ALIMENTATION
Pourquoi et comment acheter du poisson bio et écolabellisé ?
- Plus de 30% des espèces de poissons de mer sont déjà surexploitées. À ce rythme, les océans pourraient se vider d’ici 2050 (demain quoi).
- La consommation se concentre sur quelques espèces de poissons gras vantés pour leurs bienfaits nutritionnels (les fameux oméga 3). Principalement ciblés : le saumon, le cabillaud (40% des achats à eux deux) et les crevettes.
- En France, 70% des poissons consommés sont issus de la pêche, contre 30% pour ceux issus de l’aquaculture. Au niveau mondial cette proportion est inversée.
- La pêche illégale, en constante progression, concernerait déjà 30% de la pêche mondiale. Un fléau planétaire.
Le poisson sauvage est-il toujours meilleur pour la santé ?
FAUX !
Les grands poissons prédateurs concentrent des métaux lourds dans leur chair et leurs tissus graisseux (mercure, cadmium, arsenic, etc.).
Consommer du poisson d’élevage bio ou des espèces moins connues pêchées artisanalement peut contribuer à ne pas vider les océans. C’est aussi une façon d’éviter ainsi une pénurie de poissons qui serait une catastrophe pour des milliards de personnes qui en dépendent pour vivre… Il faut concilier des critères de choix écologiques et sanitaires. Mais attention, les poissons d’élevage même bio ne sont pas toujours la bonne solution car pour les nourrir, en l’absence de compléments et de farines totalement interdits en bio, on utilise des stocks de petits poissons dits de fourrage qui, à leur tour, risquent de disparaître. Le secret? Manger moins de poissons mais mieux.
JE COMMENCE PAR QUOI ?
- Je consulte le calendrier des pleines saisons des poissons pour respecter leur cycle de vie et de reproduction. Comme les fruits et légumes, les poissons ont « leur saison » qui respecte leurs périodes de reproduction, et de développement. Il existe un calendrier de saisonnalité qui indique leur période de consommation idéale. Par exemple pour le bar, c’est d’avril à octobre, le lieu jaune de janvier à avril, le hareng de septembre à décembre, etc.
- Je surveille les stocks de poissons et choisis les espèces moins menacées par la surpêche (sardine, maquereau, merlu…). 👉 Découvrez le conso-guide poisson avec l'état des stocks et des idées recettes pour cuisiner du poisson « responsable ».
- Je diversifie ma consommation avec des espèces méconnues, moins ciblées, comme le mulet noir, la plie, le carrelet, le chinchard…
- J’évite les produits venus du Pacifique ou d’Asie du Sud-Est transformés dans des pays où les normes sont moins strictes que dans l’Union européenne. Par exemple, les fermes d’élevage de crevettes, surtout en Asie du Sud-Est et en Équateur, sont une catastrophe écologique. Leur concentration impose l’usage excessif d’antibiotiques entre autres produits chimiques qui se retrouvent dans les crevettes. De plus, ces fermes ont été installées au détriment de la mangrove qui est une inestimable réserve de biodiversité, un véritable filtre à eau et un bouclier végétal anti-déferlements extrêmes.
- Je bannis les poissons issus de chaluts qui raclent les fonds marins, de la pêche en eau profonde, ou des zones surexploitées. Pour connaître leur origine, je lis les étiquettes et j’en parle avec mon poissonnier : s’il n’est pas au courant, je me renseigne pour lui et lui communique les informations. Pour inverser la tendance, il faut bien commencer par quelqu’un…
- Je choisis les produits de la mer certifiés qui attestent d’une pêche durable. Reconnaissables à leur logo, les produits commercialisés sont garantis issus de la pêche et de l’aquaculture responsable. Exemples de logo : MSC (Marine stewardship Council) et ASC (Aquacuture stewardship Council).
- Au final, je réduis aussi ma consommation de poisson, comme pour la viande, et revalorise les protéines d’origine végétale