FICHE PRATIQUE ÉNERGIE
RÉduire l'impact du numérique
- En termes d’émissions carbone 1 mail et une pièce jointe sont équivalents à 500 mètres en voiture et 19g de CO2 ou encore à la consommation d’une ampoule allumée pendant 24 heures.
Un seul mail parcourt une distance moyenne de 15 000 km pour passer par plusieurs data center, gros consommateurs d'énergie et situés sur toute la planète.
- Si on cumule l’ensemble des équipements connectés + les data center, le secteur numérique représente au niveau mondial 4 % des émissions de gaz à effet de serre. Il est en voie de dépasser celui de l’aviation, ce qui est en fait un poids (lourd) bien réel de l’économie.
C’est plus de quatre fois les émissions de gaz à effet de serre de la France.
- Le monde produit chaque année près de 50 millions de tonnes de déchets électroniques (téléphones portables, ordinateurs, électroménager) pour une valeur de 55 millions d’euros, dont environ 20% sont recyclés (35% en Europe).
- En moyenne, il faut mobiliser 50 à 350 fois leur poids en matière première pour produire des appareils électriques à forte composante électronique, soit 800 kg pour un ordinateur et 500 kg pour un modem. Allonger la vie des appareils réduit l'extraction de matières premières et la consommation de ressources nécessaires à leur fabrication.
- 88 % des Français remplacent leur téléphone portable alors que l’ancien fonctionne encore.
- Les mines des métaux lourds nécessaires à leur fabrication se trouvent dans des pays pauvres, où les conditions de travail sont indignes, avec un impact écologique désastreux.
- Les déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) sont devenus une calamité dans les pays sous-traitants qui s'intoxiquent avec nos joujoux délaissés.
- Près de la moitié des pannes des appareils électroniques sont dues à un défaut d’utilisation.
Le poids du numérique est donc loin d'être virtuel. Dématérialisée, l’utilisation invisible d’internet nous donne parfois bonne conscience écologique. Pourtant, chaque clic a un coût écologique et économique bien réel. Avec toujours plus d’internautes et de données, le secteur du numérique pourrait devenir en 2030 le plus gros poste de consommation d’énergie au niveau mondial.
Au niveau de l’équipement :
- Le plus efficace levier d’action : allonger la durée de vie de ses appareils
Quand on sait que passer de 2 à 4 ans d’usage pour une tablette ou un ordinateur améliore de 50% son bilan environnemental, on comprend mieux l’importance de ne pas renouveler nos équipements dès qu’un nouveau modèle arrive sur le marché.
- Réparer, acheter des appareils reconditionnés (qui, après nettoyage, révision, vérification, sont remis sur le marché) ou du matériel d’occasion.
Si un appareil tombe en panne sous deux ans, j’ai droit à une réparation ou un échange, c’est « la garantie légale de conformité » (deux ans minimum).
- Pour un usage modéré de l’impression papier, on préfère une imprimante jet d’encre à une imprimante laser.
Je choisis le « tout en un » : une imprimante/scanner/photocopieur consomme moins que trois appareils indépendants.
- Je recycle les appareils en fin de vie : c’est capital car ils contiennent des matériaux précieux, rares et réutilisables.
Je ne les laisse pas traîner au fond d’un placard. Tout revendeur de matériel informatique et de téléphonie est obligé de reprendre les anciens appareils.
À l'usage:
Je limite les consommations d’énergie
Je ne laisse pas mes appareils en veille, je les éteints et je les débranche en cas d’absence prolongée. Même chose pour une box et le récepteur TV : on coupe l’alimentation quand ils sont inutilisés (la nuit par exemple) grâce à l'aide d'une multiprise à interrupteur pour tout éteindre d’un seul geste.
- Je désactive les fonctions GPS, Wifi, Bluetooth sur mon téléphone quand je ne s’en sert pas.
- Je ferme les programmes et les onglets inutilisés qui restent ouverts pour rien.
- J'imprime recto verso, noir et blanc, papier recyclé, cartouches d’encre Éco-labellisées
Je réduit et allège les mails
- Je supprime les pièces jointes d’un courrier électronique avant de répondre.
- Je vide ma boîte emails des courriers utiles, tant qu’ils sont stockés, ils contribuent à la consommation d’énergie des data centers,
- Je me désinscris des mails publicitaires et newsletters que je n'ai jamais le temps de lire.
- Je supprime tous les spams ( 9 mails sur 10 émettant l’équivalent carbone de 3 millions de voiture par an) ! Pour y remédier, la société Cleanfox propose, via une application gratuite, de nettoyer votre boîte mail. Une bonne manière de réduire son empreinte carbone.
Pour ma navigation sur le web
- Quand je connais l'adresse du site auquel je veux accéder, je tape directement l’adresse sans utiliser de moteur de recherche.
- Je crée des favoris dans le navigateur pour les adresses fréquemment consultées
- Je préfère regarder un film sur une plateforme de visionnage plutôt que le regarder en streaming qui représente 82% du trafic Internet en 2017 contre 63% en 2015 .
- Je me tourne vers des moteurs de recherche alternatifs, parmi lesquels : Lilo moteur français qui reverse la moitié de son chiffre d'affaires à des projets sociaux et environnementaux. En prime, les données des utilisateurs ne sont pas enregistrées et les data centers sont alimentés aux énergies renouvelables ou encore Ecosia
Pour le stockage des données
- Je trie et je supprime régulièrement ce que je ne consulte plus sans oublier toutes les vidéos, photos, musique que je ne regarde ou n’écoute plus.
- Je stocke localement ce qui n’a pas besoin de l’être sur le cloud : un « nuage » loin d’être léger puisque chaque consultation impose des allers-retours entre utilisateurs et serveurs.
- L’obsolescence programmée est interdite et passible d’une forte amende. Un indice de durabilité des équipements électriques, électroniques et électroménagers est annoncé pour 2020. Chaque appareil sera doté d’une étiquette avec une note de réparabilité.
- Il existe aussi une autre obsolescence sur laquelle on peut tous agir : l’obsolescence culturelle.
- Consultez aussi les guides de l’ADEME :
partager le geste